En rendant sensible l’état d’anxiété diffuse que provoque en chacun de nous la crise, la performance de Pascale Henry et de Marie-Sohna Condé réussit le pari d’affecter sans laisser bouche bée. Car ça parle de la crise, certes mais ça met surtout en branle l’imaginaire du spectateur : la réalité de la crise – notre pain quotidien – rendue étrange par la superposition d’images et de sons recomposant des univers divers, est prise en charge par un art de la suggestion qui en dit plus que tous les discours sur.
Comme le d de mer(d)veille nous le laisse à penser, Alice parle de ce qui pue sous le conte de fée contemporain
Comme des Alice à la chute interminable, nous sommes emportés dans un courant qui nous dépasse et au sein duquel il faut garder la tête froide et si possible à l’endroit : la crise, destin moderne ou kairos pour repenser le monde
La performance de Pascale Henry et Marie-Sohna Condé, si elle nous remue les idées – et c’est bien le but du festival dans laquelle elle est programmée -, pose surtout les questions essentielles :De quel monde voulons-nous ? Et à quel prix ?
Libération Lyon / Rue 89, novembre 2012
Emilie Charlet, doctorante – Membre du laboratoire junior ReCréa