CAFÉ#INSTANTANÉS
INSTANTANÉS ÉCRITS ET MIS EN SCÈNE PAR PASCALE HENRY
Avec : Marie Bonnet, Chloé Schmutz, Philippe Saint-Pierre,
Stéphane Czopeck, Galla Naccache-Gauthier, Sylvie Jobert
Et un musicien : Laurent Buisson
Accompagnés par Audrey Vermont, plasticienne et costumière et Elise Lausseur à la lumière
Production Cie les Voisins du dessous
« Pour survivre sur une fine couche de glace, il faut patiner vite. »
Ralph Waldo Emerson
« Tu parles ! » est un rendez-vous insolite avec cette impression entêtante d’une perte dont les racines puissantes, en boa constrictor, étouffent lentement ce qui échappe, ce qui résiste, ce qui réclame du temps, ce qui puise à l’autre, ce qui ne s’ énonce qu’à tâtons, ce qui incite au doute.
« Tu parles ! » est un rendez-vous avec la toute petite histoire, celle qui s’ entend à demi-mots, d’où pourtant émerge dans la langue, la nature des atteintes et des espérances.
« Tu parles ! » est un rendez-vous, en instantanés, attrapés au comptoir de la vie, bruyante ou silencieuse.
Et ce titre, comme un rappel urgent à ce possible remarquable d’“avoir la parole “ comme à l’inquiétante impression d’une fin de non-recevoir qui l’étouffe.
de Magne van den Berg
traduction Esther Gouarné (Maison Antoine Vitez)
Mise en scène de Pascale Henry
La pièce a été sélectionnée pour le Festival de La Mousson d’été 2020
Lecture le 21 juillet 2021 au Festival d’Avignon dans le cadre de la carte blanche à la Maison Antoine-Vitez programmée par les Rencontre(s) d’été de la Chartreuse-CNES de Villeneuve lez Avignon
Production Cie les Voisins du dessous
Coproduction Théâtre des Ilets – CDN de Montluçon / Théâtre Municipal de Grenoble
Avec l’aide de la SPEDIDAM
Création 8,9 et 10 décembre 2021 – Grand Théâtre-Théâtre Municipal de Grenoble
Prochaines dates :
Du 14 au 23 juin 2022 – Théâtre des Ilets-CDN de Montluçon
Le 31 juillet 2022 – Textes en l’air – Saint-Antoine l’Abbaye
Le 28 août 2022 – La Mousson d’été -Pont à Mousson
Du 18 au 20 octobre 2022 – La Manufacture, Nancy
Du 19 au 28 janvier 2023- Théâtre des Célestins, Lyon
Du 19 au 23 avril 2023 – Le Rideau de Bruxelles
Pièce pour deux femmes, deux chaises en plastique et une caravane.
Un matin, deux femmes, Dom et Gaby se réveillent devant leur caravane. Ce matin là un peu plus tôt que d’habitude. Des visiteurs se sont annoncés entre 10 et 17 h et il faudra faire bonne impression. Les voilà lancées au saut du lit dans un ballet vestimentaire où taches et accrocs font monter la pression.
Dom parle, beaucoup, autant qu’il y a peu de mots chez Gaby.
S’il faut commencer par se montrer présentables à ceux qu’elles attendent, à l’occasion de la fouille du placard où sont rangés leurs quelques vêtements, la découverte d’une parka oubliée là, va les entrainer dans la remémoration soudaine de l’arrivée de Gaby « comme un cerf renversé par une voiture ».
C’est l’histoire d’une amitié.
D’un face à face impromptu avec la sortie du silence.
Entre rire et gorge serrée.
Jeu : Marie-Sohna Condé et Valérie Bauchau
Scénographie : Michel Rose
Lumière : Michel Gueldry
Musique et son : Laurent Buisson
Régie générale : Céline Fontaine
Costumes : Audrey Vermont
de Pascale Henry
« Dans ton corps, maudite, la Roll’s Royce de la création installée gratos au garage et tu l’as laissée pourrir ? »
Résidences de création :
du 9 au 21 octobre 2023 Théâtre Prémol, Grenoble
du 22 janvier au 7 février Théâtre de Poche, TMG-Grenoble
Le texte a bénéficié d’une résidence d’écriture à Chartreuse-CNES de Villeneuve lez Avignon
Production Les Voisins
Coproduction Théâtre des Ilets, CDN de Montluçon- TMG, Grenoble
Avec le soutien de la Chartreuse- CNES de Villeneuve les Avignon et du Théâtre Prémol, Grenoble
Seule mais pas seule en scène…
Une installation théâtrale pour objets parlants :
une femme, un feu, un fauteuil et une photo.
Au coin du feu est une ballade intime et désarçonnée qui a pris corps à partir de la question posée « Qu’est-ce qui fait de toi une sorcière contemporaine ? », commande d’écriture à l’origine d’un premier et court texte donné dans le grand cadre du Grand brasier#1, initiative conjointe des Plateaux sauvages à Paris et du CDN de Montluçon qui réunissait plusieurs autrices.
Suite à une série de représentations de ce Grand brasier#1 en septembre 2021 à Paris et à Montluçon puis en mai 2022 au TMG à Grenoble se fait jour l’envie de donner au texte comme au spectacle l’espace qui pouvait encore lui manquer.
Une résidence d’écriture à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon en mars et avril 2022 offre à Pascale Henry la possibilité d’aboutir une nouvelle version du texte à laquelle cette création va s’attacher.
L’expérience intime est au cœur de l’écriture. C’est à la femme, à l’autrice, à la femme de théâtre, à l’enfant que Pascale Henry a choisi de retourner la question.
Que lui inspire cette femme nuisible, attirante, honnie, dangereuse, indépendante, étrange, hors la loi, affreuse ou trop belle, à la fois puissante et victime, à la fois rebelle et soumise au pire ?
Jeu et mise en scène : Pascale Henry
Assistante à la mise en scène : Marie Bonnet
Scénographie : Michel Rose
Costumes : Audrey Vermont
Musique et espace sonore : Laurent Buisson
Lumière : Céline Fontaine
Composition vidéo : Mylène Vijette
de Magne van den Berg
MISE EN SCÈNE PASCALE HENRY
Production Cie les Voisins du dessous
Coproduction Théâtre des Ilets-CDN de Montluçon
La pièce a été sélectionnée dans le cadre du Festival de La Mousson d’été 2024
Un père et une fille.
Lui habite la campagne, elle désormais la ville. Lui a perdu sa femme, elle, sa mère, il y a quelques mois.
Autour de cette perte commune, un intense dialogue au téléphone va se nouer.
Sous les premiers aspects d’échanges anodins où le temps qu’il fait peuple ce qui se tient au silence, se devine une tension qui va finir par prendre forme : le père occupé de réaménager la maison familiale avec sa nouvelle compagne annonce à sa fille qu’il va se débarrasser d’une armoire qui a toujours été là et la remplacer par une plus moderne.
Les mots peinent à sortir devant cette décision brutale pour elle et c’ est autour des objets que va se cristalliser un bras de fer parfois désarmant mais qui charrie la douleur retenue.
Très vite, un troublant souvenir jeté sans prévenir par la fille va amplifier le malaise.
« …Le texte est formidable, il violente l’atmosphère. Tout est dit de l’amour et de la tendresse, cependant que les deux duettistes luttent contre tout épanchement. L’angoisse du débordement des émotions érode les mots, émousse les discussions. Chacun pleure sa blessure, dans un silence calfeutré, sous l’anodin des conversations téléphoniques.
Chaque mot ciselé semble inoffensif. Pourtant, il abîme l’autre, telle une griffe de chat. La tension est totale. »
David Rofé-Sarfati
L’autre scène.org
La mousson d’été aout 2024
de Pascale Henry
Résidence du 16 avril au 18 mai 2024 La Chartreuse Centre National des Ecritures du Spectacle
“Lorsque Gregor Samsa et son entourage réalisent que le héros kafkaïen de La Métamorphose est devenu une blatte, leur monde n’est pas secoué parce qu’il n’est plus un homme mais parce qu’il ne peut plus aller travailler. »
L’une avait perdu des mots, elle avait cette impression.
Elle n’entendait plus très bien non plus ou plutôt elle ne comprenait plus ce qu’on lui disait ou alors ce qu’elle entendait était vraiment impossible.
Elle avait l’impression d’avoir peur un peu tout le temps même quand il faisait beau surtout quand il faisait beau.
Quand elle regardait quelque chose, n’importe, un chat, la pluie derrière sa fenêtre ou le vernis qui avait écaillé sur ses ongles, quelqu’un lui soufflait sans répit avec une voix suraïgue qu’il y avait autre chose que ce qu’elle voyait dans ce qu’elle voyait
Elle avait l’impression de ne plus arriver à lire ou presque plus ou de ne plus se souvenir de ce qu’elle avait lu.
Elle avait l’impression que son sang lui brulait les veines.
L’impression que quelqu’un lui lavait le regard en cachette au nettoyant à fenêtres.
Qu’elle louchait.
Que les gens faisaient semblant de parler.
Elle avait l’impression aussi qu’elle était morte et vivante en même temps et que ce n’était pas possible : Soit elle était morte et fini n’en parlons plus, soit elle était vivante.
Elle savait qu’elle ne marchait pas droit.
L’autre, de son coté, saignait de toutes sortes d’histoires d’amour déchirantes. Elle saignait vraiment. Sans réussir à éponger.
Au jour de leur rencontre elles avaient laissé libre cours à la conversation depuis l’étrange mise à l’écart qui possédait leur corps.